Fin août, la municipalité a commémoré les 75 ans de la rafle de près de cent personnes juives assignées à résidence à Aulus-les-Bains en 1942-1943. Une trentaine de descendants des familles juives assignées étaient présents, ainsi que des membres de familles de villageois venus en aide par du ravitaillement, des caches dans les granges et évasions, dont des passages en Espagne. Se sont joints à eux Michel Veyssière, maire d’Aulus, accompagné par les membres de la nouvelle association Mémoire et Histoire Vivante d’Aulus-les-Bains dont Franck Ristorcelli qui depuis trente ans se livre à des recherches sur cette période, Paul Gros au nom de Terres de fraternité, Maurice Lugassy, coordonnateur régional du mémorial de la Shoah, le sous-préfet de Pamiers, l’Inspecteur d’Académie, le principal du collège de Seix et des élus. Après un moment de recueillement et d’hommage près des stèles, des retrouvailles émouvantes ont eu lieu entre les participants dans les nouvelles salles culturelles de l’ancienne école. Frank Ristorcelli et Estelle Harris ont présenté les travaux et projets d’espace muséal menés par l’association Mémoire et Histoire Vivante, puis Maurice Lugassy a inauguré l’exposition temporaire sur Hélène Berr prêtée par le Mémorial de la Shoah. Elle peut être visitée après avoir demandé la clé à la mairie (renseignements à l’office de tourisme). Sont aussi exposés des panneaux de l’exposition préparée par les collégiens du Mas-d’Azil et de Saint-Girons qui ont scénarisé des documents d’archive et des lettres sur le sujet.

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La veille, un concert très émouvant a réuni le trio de musique yiddish et judéo-espagnole Raisins et amandes, avec Sabrina Mauchet au violon, Liliane Robman au chant et Hubert Plessis à l’accordéon chromatique, et un duo de musique pyrénéenne, avec Gérard Garrigues à l’accordéon diatonique, accompagné au chant par Pierre Rouch qui a joué plusieurs cornemuses du Sud-Ouest, dont celle du Pallars voisin du Couserans, et du hautbois, dont l’aboès. Musiciens virtuoses, ils se sont accordés pour interpréter ensemble plusieurs morceaux, dont un très émouvant, «Lo Boièr». Julien et Thomas, jeunes adolescents, ont rejoint le groupe pour le «Se Canto» final.

L’association Mémoire et Histoire Vivante travaille désormais sur la scénographie du futur musée qui comprendra, en sus de la partie historique, une partie sociologique sur les engrenages menant au rejet, aux crimes de guerre et aux génocides, et sur les moyens de bâtir des ponts interculturels (par la musique comme langage universel, par exemple).

 

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